Max et les maximonstres, le dernier film de Spike Jonze, produit par Tom Hanks est enfin sur les écrans. Tiré du livre pour enfants du même nom de Maurice Sendak, il s'annonce comme l'un des films les plus touchants de 2009. Une adaptation aussi osée que réussie à ne pas manquer !
Quand Spike Jonze, le réalisateur quelque peu décalé de Dans la peau de John Malkovich, s'attaque à l'un des best-sellers modernes du conte pour enfant, cela donne un film aussi esthétique que touchant. Après des mois de travail avec son co-scénariste Dave Eggers, de conception des costumes et de tournage en Australie, Max, un jeune garçon quelque peu solitaire, très imaginatif, mais aussi hyperactif et colérique, et ses amis et sujets les maximonstres ont pris vie devant la caméra. Issus de l'imagination de Maurice Sendak, en 1963, dans le livre pour enfants du même nom, pour lequel il a remporté la médaille Caldecott, ces personnages nous entraînent dans un monde imaginaire, mais aussi introspectif. Dépassant les clichés d'un simple monde onirique et féérique enfantin, Max et les maximonstres décrypte avec justesse et simplicité les pourtant complexes sentiments humains et relations qu'un enfant peut vivre au quotidien. Amitié, colère, amour, tristesse, joie pure du jeu, frustration... tout un panel de sentiments est décrit dans cet univers fantastique au travers de ses relations avec ces êtres imaginaires. Cette adaptation splendide du livre de Maurice Sendak est tout simplement d'une grande beauté qui touche et emporte le spectateur. Pourtant, ce film n'a pas fait l'unanimité auprès des distributeurs hollywoodiens, avant d'être finalement accepté par la Warner Bros. Sage décision au regard des entrées qu'a généré Max et les maximonstres aux États-Unis : 32, 5 millions de dollars générés aux États-Unis lors de la première semaine de diffusion (le budget du film avoisinent les 80 millions de dollars).
Un voyage onirique et introspectif
Le jeune Max, est donc un enfant à l'imaginaire très développé, mais étant en proie à des accès de colère et à la sensibilité exacerbée. Suite à une dispute violente avec sa mère, il fuit le domicile familial et s'évade sur une île fantastique où vivent des êtres pas comme les autres : les maximonstres, menés par Carol. Max devient très vite leur roi, et organise des fêtes et parties de jeu endiablées. Mais, il se rend rapidement compte que les maximonstres sont plus compliqués qu'il n'y paraît et qu'ils subissent eux-aussi les affres des tourments humains, et qu'il est loin d'être assez mûrs pour régner sur eux. Ce refuge extraordinaire devient un lieu de réflexion pour Max. Il va y comprendre les causes et les conséquences de son comportement hyperactif et parfois violent envers ses proches. Tout au long du film, une ambivalence est préservée. À l'émerveillement et l'amusement se mêlent une certaine angoisse sous-jacente ainsi qu'une mélancolie omniprésente. Spike Jonze a choisi de mettre l'accent sur l'univers de l'enfance, en ne le présentant pas aussi naïf que beaucoup l'imaginent, ce qui le rend d'autant plus juste et émouvant. Le tout relevé par la bande originale de Karen O and the kids, à l'image de cette ambivalence : émouvante, entraînante, enfantine, rythmée.
Pour plus de réalisme, Spike Jonze a fait le choix de créer des "vrais" maximonstres, qui interagissent vraiment avec Max et ont une personnalité propre, expriment des sentiments grâce à un vrai jeu d'acteur, se meuvent, courent, dansent, rient, pleurent... Max Records, l'acteur qui joue Max est le pilier du film. Son naturel et son talent renforcent encore la qualité de cette adaptation, et permettent au spectateur de s'identifier et de se plonger avec bonheur au cœur du village des maximonstres. Esthétique, touchant, drôle, émouvant... Max et les Maximonstres est sans aucun doute Le film de cette fin d'année, qui va en faire rêver plus d'un.
Perrine ROUX (www.lepetitjournal.com) mercredi 23 décembre 2009
www.maxetlesmaximonstres-lefilm.com