Oui, nous voulons améliorer notre visibilité en nous focalisant d'une part sur les filières accessibles aux licences, IUT et masters, et en nous faisant connaître directement dans ces structures. D'autre part, nous désirons créer une école préparatoire, sur laquelle nous allons faire un énorme travail de communication. Le dernier point qui va nous permettre de nous faire mieux connaître est la création de filières d'accès à l'IAE, internes à l'université.
À l'avenir, le réseau des IAE va-t-il se rapprocher des écoles de commerce, voire même créer des partenariats ?
Plusieurs IAE sont déjà associés à des écoles de commerce, mais pour l'instant un problème de taille persiste : celui de l'argent. En effet, les étudiants des écoles payent très chers, contrairement à ceux des IAE, ce qui complique les cursus en partenariat.
Les IAE sont organisés en réseau, quel en est le but ?
Cet été, l'UNEF a émis des critiques à l'encontre des IAE concernant les frais d'inscription, quel est votre sentiment concernant les déclarations de ce syndicat étudiant ?
Je suis très étonné par la réaction de l'UNEF car nous faisons tout ce que nous pouvons pour faire payer le moins possible. Comme nous l'expliquions dans le communiqué que nous avons diffusé en réponse, toutes les écoles universitaires pratiquent ces tarifs, il n'y a donc pas de raison de ne critiquer que les IAE. Concernant les droits spécifiques que l'UNEF considèrent comme illégaux, je me dois de répondre par la négative. En effet, environ un tiers des IAE les réclament, et ce en toute légalité car ils répondent tous à des besoins spécifiques. Je suis totalement d'accord avec ce syndicat étudiant pour dire que les étudiants paient trop cher, même si pour moi le problème ne provient pas du coût de scolarité mais du coût de la vie. Les tarifs que nous demandons n'ont aucunement pour objectif de nous faire gagner de l'argent, mais d'équilibrer notre budget. Ils nous ont aussi attaqué sur les droits d'inscription au concours, mais ils nous sont indispensables car sans eux il nous est impossible d'organiser les tests.
Y a-t-il eu des réactions des étudiants ou du rectorat à ce sujet ?
Ces critiques ayant été émises pendant les vacances, les étudiants n'ont pas réagi. Le recteur nous a demandé début août de rembourser les tests aux étudiants. C'est la première fois que je vois une telle prise de décision sans aucune concertation ! Pour nous, ces tests nécessitent la mise en place d'une logistique lourde et coûteuse en temps et en argent. Si nous continuons à être pénalisés de la sorte, c'est la mort des IAE qui se profile.
Les universités sont appelées à devenir autonomes, pensez-vous que cela soit positif ou négatif pour les IAE, quelle sera leur place dans ce nouveau système ?
La motion que vous avez diffusée en juillet dernier concernant la loi sur l'autonomie des universités a-t-elle été suivie d'effet ?
Étant donné que la loi n'est pas encore réellement appliquée, puisqu'elle en est à la phase de mise en place, il m'est impossible à l'heure actuelle de dire l'effet que la motion a eu (1). Pour autant, nous avons été entendus, mais nous restons vigilants quant aux résultats. Les choses devraient bouger dans les prochaines semaines, une surprise est d'ailleurs à attendre bientôt...
La nomination de Patrick Hetzel, qui a notamment été maître de conférence à l'IAE de Lyon, au poste de nouveau directeur général de l'enseignement supérieur au ministère de l'Enseignement supérieur est-elle une bonne chose pour les IAE ?
Patrick Hetzel est une personne d'une grande efficacité et en qui j'ai toute confiance. L'avantage pour nous est qu'il connaît le réseau et son fonctionnement, nous allons donc pouvoir être compris plus facilement. Pour autant, je ne peux pas dire à l'heure actuelle si cela sera suivi d'effet, car tout dépendra de la marge de manœuvre qui lui sera octroyée.
(1) lire cette motion en date de juin 2008
Propos recueillis par Perrine ROUX, publiés dans l'Observatoire Boivigny le 14 septembre 2008